C'était pendant le siège de Paris en décembre 1870 ;
un tout petit jeune homme, vêtu d'un costume de franc-tireur,
se présentait un soir dans une ambulance du faubourg Saint-Germain.
Le jeune homme remît à la directrice de cette ambulance une
lettre de son capitaine, le peintre Castellani .
La lettre était écrite au crayon sur un papier impossible, mais
soigneusement cachetée avec de la colle à bouche .
La directrice s'approcha de l'unique lampe sans abat-jour qui éclairait la pièce
décacheta avec peine la missive du capitaine, qui était déjà un grand artiste et lut :
" Ma chère amie, je vous envoie un de mes jeunes camarades, qui est blessé très
légèrement, mais fort malade d'une affection pleurétique, je crois :
J'ai constaté que pour une raison ou pour une autre, il s'exposait volontairement
de la façon la plus ridicule, aujourd'hui il a une écorchure, demain il se fera tuer,
et ce sera fort bête attendu que je suis sûr qu 'il a quelque chose dans le ventre ;
sa mort ne servira à rien du tout, tandis que s'il vit, il donnera quelques chose à
son pays .
" Faites-moi donc le plaisir de vous concerter avec le médecin à son insu pour le
garder à l'ambulance jusqu'à la fin de cette satanée guerre ;
inventez-lui des maladie, couvrez-le de vésicatoires, et je vous assure que vous aurez
fait quelques chose pour la France ".
La directrice de l'ambulance mît la lettre dans sa poche et leva les yeux vers le franc-tireur
c'était un petit jeune homme imberbe qui paraissait à peine vingt ans. blond, avec des
yeux bleus, des traits incorrects et l'air très timide .
Ce jeune homme était le peintre " Jules Bastien-Lepage ( 1848 -1884 )"
Du 14 juin au 03 septembre 2007 seront exposés au palais épiscopal à Verdun, des toiles,
dessins et esquisses du célèbre peintre meusien Jules Bastien Lepage.
Venez visiter son village natal Damvillers, faite vous accompagner pour découvrir les lieux
de son enfance, ceux où il a peint, sa tombe et le monument de son ami Rodin.